MACRON : LE PARI DE L'AUTORITE 02-03-2019 - a podcast by France Télévisions

from 2019-03-02T18:56:43

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C DANS L'AIR DU 2 MARS : MACRON ET LA STRATÉGIE DE L'ORDRE


Trois mois et demi après leur première journée de mobilisation, les gilets jaunes se retrouvent ce samedi pour l’acte XVI. L’exécutif a, quant à lui, affirmé mercredi 27 février sa fermeté face aux violences. Depuis le début du mouvement, les manifestations pour une meilleure justice fiscale et sociale ont été émaillées de violences. On compte plus de 3 000 blessés, 2 000 manifestants et 1 300 forces de l’ordre.

Face à la gravité des blessures de manifestants, le Conseil de l’Europe a pointé du doigt l’utilisation par la police des lanceurs LBD. Il a appelé, mardi 26 février, à "suspendre" son usage afin de "mieux respecter les droits de l’Homme". Emmanuel Macron  a refusé et rejeté la faute sur les casseurs. "Je ne laisserai pas les forces de l'ordre sans aucun moyen face à des gens qui arrivent aujourd'hui armés et avec les pires intentions", a affirmé le chef de l'État.

La veille, il n’a pas hésité à faire le lien entre manifestants et casseurs : "lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire". Il a exprimé son rejet de ce qu’il qualifie de "démocratie de l’émeute". Une petite phrase qui a déclenché une avalanche de critiques dans l’opposition. Jacline Mouraud, l’une des figures des gilets jaunes, a estimé que "criminaliser les manifestants sincères [était] un appel à la violence du président et du gouvernement". "Des complices du pire, j’en connais d’autres : Macron, Castaner, Nuñez… Qui ordonnent de tirer au LBD sur des Gilets jaunes qui seront éborgnés […]", a accusé sur Twitter Esther Benbassa, sénatrice EELV. Benoît Hamon (Générations) et Éric Coquerel (LFI) ont, quant à eux, critiqué une remise en cause du "droit fondamental à manifester". La loi anticasseurs, en pleine discussion au parlement, permet notamment aux préfets d'interdire à des personnes suspectées de violences de venir manifester.

Depuis des semaines, les rumeurs de remaniement ne cessent de bruisser dans les coulisses du pouvoir. Un remaniement qui pourrait intervenir fin mars ou début avril afin de permettre aux candidats éventuels aux élections européennes, et peut-être municipales, de se déclarer. L’avenir du Premier ministre Édouard Philippe, fragilisé par le mouvement des gilets jaunes, est au cœur des discussions, et certains spéculent sur son départ. Lui a confié au magazine l’Obs avoir très envie de rester à Matignon. 

Alors que les derniers sondages pour les élections européennes placent la liste du Rassemblement national au coude-à-coude avec celle de La République en marche, la présidente du RN Marine a profité du Salon de l’agriculture pour cibler ses attaques sur Emmanuel Macron. Marine Le Pen est dernière de la liste de son parti pour le scrutin européen du 26 mai mais c’est elle qui mène la campagne. En tête de liste, elle a placé le jeune Jordan Bardella, 23 ans, qui l'accompagnait dans ce déplacement. 

Peut-on parler d’une démocratie de l’émeute ? Emmanuel Macron peut-il vraiment espérer un retour au calme ? Va-t-il y avoir un remaniement du gouvernement à l’approche des élections européennes ? 


Bruno JEUDY – Rédacteur en chef du service politique de "Paris Match"


Cécile CORNUDET – Editorialiste politique aux "Echos"


Jean GARRIGUES – Historien de la vie politique


Bernard SANANÈS – Politologue – Président de l’institut de sondages Elabe



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