Les Juges - 11 - a podcast by Haim Tebeka

from 2021-01-31T22:10:42.023393

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Une fois de plus, la Torah qui est un cadeau qui se mérite, nous invite à réfléchir. La Torah qui nous demande d’être pudique est, elle aussi, extrêmement discrète et nous invite avec douceur à explorer son intimité. Elle a tellement à donner mais le cadeau ne se dévoile qu’à des êtres d’exception, le plus grand sérieux est de rigueur car la Torah doit être approchée à sa mesure. La Torah ne s’offre pas à tous de la même manière. Elle demande aussi de la patiente et nombres d’efforts pour aller à sa découverte. Normal, elle est si belle, si majestueuse et si elle ne cachait pas ses plus beaux atours, qui pourrait l’approcher. La Torah nous a été offerte par le Maître du monde mais elle nous demande aussi de nous offrir avant de la découvrir. Après cette brève introduction pour nous rappeler que ce cadeau du Créateur se mérite, nous rentrons dans le vif du sujet et une fois, de plus, le rav Dynovisz va faire vivre l’âme d’un texte à l’aspect plutôt banal. Avimelekh va s’entourer de voyous à Schkhem et va assassiner ses frères mais un va réussir à s’échapper. Avimelekh, dans ce contexte, veut dire avide de pouvoir. Il semblerait que Schkhem était à l’époque une ville importante et Avimelekh va installer son pouvoir en cet endroit. Yotam, le jeune rescapé, monte sur une montagne en pleine festivité d’intronisation de son frère Avimelekh et va crier et dire : les arbres ont choisi un olivier pour être roi mais l’olivier va répondre : je donne de si bons fruits et je perdrais cette capacité de produire de si bon fruits. La parabole continue avec un dialogue avec le figuier et la vigne qui vont répondre de la même manière. Les arbres iront trouver alors la ronce pour régner sur eux mais la ronce, étonné, va leur dire, attention, si vous me choisissez, je ne quitterais plus le pouvoir et je ne me laisserais pas faire mais les arbres accepteront. Yotam, pourchassé par son frère agacé par son bon sens, va se sauver. L’histoire continue et comme l’avait prédit l’enfant, une tension va monter dans le peuple contre Avimelekh. Un nouveau personnage Ygha’l ben Eved (dégoûtant fils d’esclave), rentre en scène et va dire au peuple, n’ayez pas peur de cet Avimelekh, ce n’est qu’un âne, donnez moi le pouvoir. Malgré tout, Avimelekh va vaincre et Ygha’l ben Eved va s’enfuir. Avimelekh va alors raser toute la ville de Schkhem et sa région. Mais au 3ème village, les habitants se réfugient dans une tour et une femme, du haut de la tour va lâcher une pierre sur son crâne. Avimelekh, vexé d’avoir été vaincu par une femme demandera à son général d’armée de l’achever. L’histoire d’Israël est aussi faite d’ombres mais notre histoire prouve aussi que nous sommes des hommes avec nos grandeurs et nos faiblesses. Et c’est pour cela que D. nous aime, parce que nous sommes des humains mais des vrais. Nous ne vivons pas dans l’illusion que tous sont des saints. Le juif ne se ment pas à lui-même. L’erreur fondamentale est de s’installer dans le bien ou dans le mal. Nous avons déjà développé cette notion hier. L’élection est très dur et demande une vie active qui ne s’arrête qu’avec la mort. Et cette notion est valable même pour ceux qui cherchent à s’installer dans la spiritualité. Le juif est celui qui va, qui ne s’arrête jamais, qui avance toujours et toujours jusqu’à la délivrance finale. Et dès qu’Israël s’installe, on le fait bouger. L’homme incarne en bas le modèle qui est en haut. Au départ, l’homme se cherche un bon roi. En premier lieu, il s’adresse à l’huile (l’huile d’onction, la lumière de la menora) qui représente dans le langage biblique, la connexion spirituelle. Mais l’huile va répondre que la politique corrompt et qu’elle veut rester à l’écart du pouvoir et va refuser ce pouvoir. Vient ensuite l’invitation à la figue (évoque la faute d’Adam, la figue proposera sa feuille à Adam pour le couvrir après la faute) qui incarne la pitié et la consolation. C’est un 2ème modèle de royauté, il s’agit du modèle charitable, un roi bon. Mais la figue répond que le monde est pourri et ingrat et ne mérite pas ses faveurs. Ils s’adressent ensuite à la vigne qui réjouit D. et les hommes. A défaut, ils choisissent un roi qui les rend heureux mais il va refuser de donner la joie dans le vrai monde, il préfère vivre sa joie entourée de ses proches dans sa tour d’ivoire. Mais que reste-t-il ? Les ronces ! La nature a horreur du vide ! Ou le bien prend le pouvoir ou les nuls dirigent. Les hommes bien refusent de prendre le pouvoir, ils préfèrent convaincre et exercer leur pouvoir en interne auprès de leurs proches. C’est tellement plus facile de vivre protégé à l’abri de la folie de ce monde. Plutôt que participer à la construction du monde, ils se réfugient dans leurs idéologies et se trouve ainsi à l’abri des coups et de la corruption. Il y a un homme qui est pourtant le modèle fondamental et celui-ci est un guerrier. Il vivait à la pointe de l’épée, non, ce n’est pas Zorro mais David, le roi David que le monde entier respecte. Et pourtant, c’est un guerrier. Force est de reconnaître que tout celui qui a des atouts doit aller à la conquête du monde. Sinon, la clef de la réussite sera celle de la défaite. Tu as des atouts dans la spiritualité, tu es riche, tu es équilibré et joyeux, tu dois en faire profiter le monde. Et si tu gardes ces cadeaux en toi, attention..attention, la roue tourne et le maître du monde risque de te forcer à agir ou pire, va choisir un autre gestionnaire de ces atouts, un meilleur gestionnaire que toi qui sera en faire profiter les autres. Avimelekh, celui qui a soif de pouvoir, va tuer…70 personnes et il va rester une personne qui va mettre en garde les survivants. Les 70 enfants font allusion aux 70 nations et l’enfant qui prévient les autres et hurlent fait allusion au peuple juif. Les ronces qui prennent le pouvoir sont les dirigeants et les peuples souffrent de l’imposture de leurs dirigeants. Les peuples refusent de se prendre en main, ils ont peur, ils veulent se protéger. Et comme la nature a horreur du vide, ce sont les incompétents et les nuls qui prennent le pouvoir. Toute l’histoire humaine est la préparation à l’événement final ou un homme va tout faire pour imposer le bien et la lumière dans le monde sans se corrompre. L’histoire du monde est faite de révolutions qui amènent un nouveau pouvoir parfois encore pire que le précédent. Toute l’histoire de ce monde est dans les quelques lignes de ce texte. La force, la puissance de la Torah ! Il ne faut surtout pas passer à coté de cette sagesse absolue qui décrit si bien le monde. Gauche, droite, centre, républicain, démocrate, libéraux….même combat ! Avimelekh brûle schkhem mais la saupoudre de sel afin de ne rien laisser aux autres. Et le pays ne se retrouve qu’avec des bouches à nourrir sans travailleur. Mais c’est une femme qui va mettre fin à cette farce. Tiens tiens, comme c’est intéressant ! Le monde sera sauvé par une femme. Dans notre tradition tout ce qui se passe de bien dans le monde se fait par la femme mais c’est aussi une femme qui a fait chuter le monde. La dimension féminine sauvera le monde ! Prenons soin de nos femmes! L’histoire sainte cache tellement de secrets ! La Torah se présente comme un caillou qui cache une pierre précieuse. Alors, allons à sa découverte !

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