#832 - Le sexisme bienveillant… on en parle ? - a podcast by Gaël Chatelain-Berry

Hier, je suis tombé sur un post de quelqu’un qui voulait mettre en avant, sur Linkedin, une femme qu’il admire… très chouette post, très chouette vidéo, mais une phrase dans ce post m’a fait sursauter…. La voilà :

 

« Et si je vous dis que c'est une femme à la fois extrêmement intelligente, divinement belle et surtout puissamment inspirante... »

 

Vous avez remarqué comme il semble naturel pour certains hommes, dans le cadre professionnel de préciser si une femme est belle ou non ? Personnellement, je n’ai jamais, absolument JAMAIS vu de post dans lequel une femme se permettrait dans un tel post à propos d’un homme de dire qu’il est divinement beau. Vous imaginez ce que l’on dirait d’elle : « non mais elle drague le mec ou quoi ? »

 

S’en est suivie une discussion…. Ou plutôt un dialogue de sourd. Systématiquement revenait deux arguments :

1️⃣ C’est un compliment, donc c’est sympa : dans un bar, peut-être, en tête à tête, probablement, mais au travail… c’est moyen

2️⃣ Je pourrais faire la même chose pour un homme…. Ben, désolé, en tant qu’homme, je trouverai très déplacé que l’on fasse un commentaire sur mon physique quand on parle de moi professionnellement publiquement. Genre... il est intelligent, et en plus il est sexy, ou il est moche ! Quel rapport ?

Le sexisme du quotidien existe, et là, il s’agit d’un autre phénomène : le sexisme ambivalent qui a été théorisé en 1996 par les deux psychologues américains Glick et Fiske en 1996. Le sexisme ambivalent comprend deux aspects distincts mais reliés : le sexisme hostile et le sexisme bienveillant. Le sexisme bienveillant est bien plus subtil : c’est plus l’idée qu’il faut être galant et protecteur envers les pauvres femmes. C’est aussi des idées comme « il faut traiter les femmes comme des princesses », ou «nous les hommes, nous aimons les femmes, on en a besoin ». 

 

Eh bien dans le cas de ce post… c’est exactement cela. Une femme, au travail, comme un homme, doit être félicité pour son cerveau, jamais son physique. Si je suis moche ? Je vaux moins que le canon à côté ? Si on félicite mon collègue sur son physique, et jamais moi… cela veut-il dire que je suis moche ?

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