Les capitaineries - Paroisse de Joinville (1789) - a podcast by Conseil départemental du Val-de-Marne

from 2021-03-25T14:16:34

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Extrait du cahier de doléances :
« Il faut mettre sous les yeux de Sa Majesté la chose la plus importante, qui est le dégât du gibier dans notre plaine qui se trouve ravagée tant pas les lapins que lièvre et perdrix ; et après avoir perdu son bien, l’on n’a pas le droit de se plaindre. Le prince juste et bienfaisant est dépersuadé par les gens qui l’environnent, et le malheureux cultivateur ainsi que le particulier ne peuvent approcher ce bon prince qui sûrement ne leur refuserait pas la justice qu’ils réclameraient auprès de lui. L’inspecteur des chasses rit au nez du malheureux plaignant, qui préfère perdre son bien plutôt que de se mettre en justice avec ce prince dont il est sûr de succomber. Le défaut de fortune le met hors d’état de suivre. Il perd son bien et passe pour un homme qui réclame ce qui ne lui appartient pas. L’on ne craint pas d’avancer cette vérité à Sa Majesté, qu’il soit rendu la justice au dernier de ses sujets, comme il la rendrait aux Messieurs gentilshommes de sa cour. Ils font plus ; ils mettent ces plaines aussi garnies de gibier comme pourrait l’être la basse-cour d’un fort cultivateur, et pour détruire en partie ce même gibier et remplir leurs amusements, ils ne cherchent pas le temps où les grains soient finis d’être coupés et rentrés ; ils traversent à travers les grains ou javelles qui ne sont pas encore levés, eux, tout leur monde ainsi que les chevaux qui les accompagnent à cette même chasse. Il serait à propos que Sa Majesté permît à tout cultivateur et particulier de détruire tout le gibier qui se trouverait sur son terrain de telle manière qu’il lui plairait, ou que Sa Majesté rendît un édit : que les princes et seigneurs particuliers à qui appartiendrait le droit de chasser, soient condamnés, sur le rapport de deux experts pour toute décision, ce qui éviterait tous frais, et le cultivateur ensemencerait sans craindre la perte occasionnée par le gibier. Et Sa Majesté mettrait les malheureux cultivateurs et habitants à l’abri de toute tracasserie de la part de leur seigneur, qui se trouverait forcé de se renfermer dans l’édit et volonté de Sa Majesté. »

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