Les capitaineries - Paroisse de La Queue-en-Brie (1789) - a podcast by Conseil départemental du Val-de-Marne

from 2021-03-25T13:59:52

:: ::

Extrait du cahier de doléances :
« Qu’il ne soit permis à aucun seigneur de chasser qu’aux termes des ordonnances, c’est-à-dire depuis le 15 mars jusqu’après la récolte. Que cette multitude remises qui servent de repaires aux bêtes puantes, aux lapins et autres bêtes qui ruinent les possessions qui les avoisinent et qui diminuent au moins un quart du revenu du territoire soient absolument supprimée. C’est une chose bien criante que de voir les seigneurs et leurs gardes-chasse en tous temps dans les grains, les parcourir avec leurs chiens tant pour chasser que pour découvrir les nids dont ils prétendent les cultivateurs responsables en les mettant sous leur garde. (…) Les cerfs, les biches, etc… détruisent les campagnes par un malheur qu’on ne doit attribuer qu’à la division que les princes font de leur temps et des saisons pour leurs plaisirs ; cette chasse ne se fait, dans la Brie, que dans le temps où elles posent le plus de ravages aux moissons ; elle ouvre, pour l’ordinaire, vers le 15 avril où la tige des grains commence à monter, et finit vers la fin d’aout, époque où la moisson est sur sa fin ; aussi cette chasse entraine la destruction des récoltes ; ces cerfs étant chassés parcourent souvent huit à dix lieues de terrain en traversant les champs ; les hommes, les chevaux, les chiens les suivent, souvent même jusqu’aux voitures, sans que, pour le dégât de ses moissons, le cultivateur puissent employer d’autres vies que celle des gémissements et des larmes ; il dit seulement : c’est la chasse du prince qui me ruine, mais encore faut-il que je me taise. Tout le terrain employé en remises est non seulement un terrain perdu, un larcin fait à l’agriculteur ; mais comme elles sont encore un repaire pour les animaux destructeurs, comme le lapin, le blaireau, le lièvre et mulots, taupes, rats, pies, geais, celui qui les avoisine, et au milieu duquel elles sont établies, ne produit ordinairement que très peu de chose, et contribue par là à la rareté et à la disette des grains. »

Further episodes of Le podcast des Archives du Val-de-Marne

Further podcasts by Conseil départemental du Val-de-Marne

Website of Conseil départemental du Val-de-Marne